30 juin-2 juil. 2025 Nantes (France)
La théorie causale de l'action et la catégorie de passion
Damien Couet  1@  
1 : Centre Atlantique de Philosophie
Nantes Université

Agir signifie faire arriver. Mais il existe aussi une autre forme de description dans la quelle nous sommes objet de changement plutôt que sujet. « J'ai acheté une glace et elle est tombée par terre. » Dans cette description, un événement est rapporté comme une action (« J'ai acheté une glace ») et un autre est rapporté dans la forme de la catégorie de passion (« elle est tombée par terre ») car l'acheteur n'a pas voulu que cet événement arrive. Dans un cas il est agent. Dans l'autre il est patient.

Nous défendons qu'il existe des événements qui sont ainsi authentiquement des passions et qu'il n'est pas possible de décrire comme des actions (cf. Alvarez, 2023). Bien sûr, ces deux genres d'événement sont susceptibles d'être interrogé à l'aide de la question « pourquoi ? ». Et c'est un argument supplémentaire pour la théorie causale de l'action. Car cela signifie que la question « pourquoi ? » n'est pas celle qui saisit spécifiquement les actions (contra Anscombe, 1957 ; voir Müller, 2015). Forcer ce genre d'événement à rentrer dans la forme de description de l'acrasie revient à les imputer à l'agent. Nous suggérons plutôt de les analyser comme des effets dont la cause est indépendante de l'individu, de son état mental ou physiologique (cf. Davidson, 1969).

Une conséquence de cette analyse est que nous ne devrions pas seulement étudier les émotions comme des causes d'action ce que nous faisons lorsque nous assimilons les émotions à une paire de désir et de croyance (voir aussi Hursthouse, 1991). Les émotions peuvent aussi être décrites comme des effets d'une cause complètement indépendante de l'agent. Elles sont alors décrites selon la catégorie de la passion. Cela implique d'élargir la description à d'autres événements que des événements mentaux ou comportementaux.

 


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